Les jeunes

La crise des années 90' a dévasté le moral des japonais. Il y eu beaucoup de restructurations, de licenciements, chose que les patrons paternalistes détestaient. C'est dans ce contexte qu'est née la "génération Y". Une nouvelle vague d'étudiants qui avaient envié leurs aînés inocents qui désomais ne pouvaient plus croire ni au mythe d'une classe moyenne universelle, ni à l'emploi à vie, ni au salaire à l'ancienneté. Ils n'en voulaient plus ! Ces jeunes désenchantés préféraient désormais vivre une vie sans doute plus précaire mais ne pas subir le lot commun à la merci de la conjoncture économique. Ils ont perdu l'espoir. "En 1945 les gens n'avait pas à manger mais ils avaient des rêves et de l'énergie à revendre. Comment aujourd'hui retrouver le goût de se battre pour atteindre un équilibre idéal ? ".

Ce sont ces jeunes qui devinrent des jibin rashii (à ma façon) : qui en sortant de l'université et diplomés, optèrent pour une enfilade de petits boulots partiels sans responsabilité et peu payés.

D'autres devinrent des NEETs , not in education, in employment nor in training, des jeunes de nulle part, sortis prématurément du circuit scolaire. Sans envie ni de suivre une formation, ni de travailler.  «Un tiers des moins de 35 ans n'a pas d'emploi fixe»

D'autres encore des otaku, des adolescents bercés d'illusions vivant dans un monde virtuel féérique.

Les hikikomori eux sont des enfants rois prisonniers de l'amour maternel ultraprotecteur à en devenir destructeur et qui sont incapables d'affronter le monde extérieur. Ils jouent aux jeux videos, drogués de technologie et ne sortent jamais de leur chambre familiale, n'ouvrant la porte que pour accepter les repas préparés par leurs parents.

Certains sont «herbivores», une expression inventée par la journaliste et éditrice Maki Fukasawa. «En japonais, explique-t-elle, le caractère utilisé pour décrire l'acte sexuel ressemble à celui qui veut dire “manger de la viande”. Je me suis aperçue que beaucoup de jeunes Japonais ne sont plus des “carnivores”.» «Ils ne sont pas homosexuels. Simplement, ils ne veulent pas ressembler à leurs pères. Ils ne sont pas machos, ils ne veulent plus se tuer au travail, ni consommer, et prennent souvent des jobs intéri­maires par choix.» Pour la journaliste, les «herbivores» ont voté en faveur de Yukio Hatoyama, le nouveau premier ministre, dans l'espoir d'un changement aux contours flous. Mais le phénomène est plus profond. «Il y a aussi un élément de crise identitaire. Ces jeunes tentent de retrouver des valeurs japonaises d'avant la crise, des valeurs de solidarité, de convivialité. Ils se méfient de l'Occident. Ils sont un peu nationalistes. Ils redécouvrent les classiques du cinéma japonais plutôt que de regarder des films français, comme c'était la mode il y a encore quelques années.» La tendance «herbivore» frappe d'ailleurs un peu partout, parfois en mode mineur, ajoute Maki Fukasawa. «Même chez les banquiers et les hommes d'affaires, on commence à voir des gens qui abandonnent les objets de luxe, qui se recentrent sur leur vie de famille…»

Voici une petite synthèse de ce que j'ai pu lire et voir... bien sur tous les jeunes ne sont pas comme ça au Japon. Pourtant rien qu'en voyant les quelques photos que j'ai mis sur ce blog en à peine deux semaine on peut se poser des questions...pourquoi le besoin de s'habiller en poupée ? Est ce parce que c'est kawai ? Est ce un besoin de reconnaissance, de démarcation, d'expression de soi ? Est ce une question de goût ? Cela reste très difficile de décrypter ce que l'on voit et encore plus ce que l'on ne voit pas. Est ce un masque social ou pas ?! Ce qui est sur c'est qu'ici on ose s'habiller en manga et que personne dans la rue ne semble y accorder d'importance. Quand tout le monde se retournerait sur notre passage à Paris, Londres ou New York...ici c'est complètement banalisé. Qu'en pensent les autres générations ?

Il reste beaucoup de choses à découvrir.

En tout cas les choses changent...where are we going now ?!